En habits de femme
Cette dernière décennie, la communauté trans* a connu des changements majeurs en termes de visibilité médiatique, politique et littéraire, bouleversant au passage les réflexions des clinicien.nes dans leur pratique et leurs offres de soin. Par ailleurs, l’Occident assiste à une augmentation « subite » et spectaculaire du nombre d’adolescentes désirant changer de genre et/ou de sexe, a priori sans signes précurseurs durant l’enfance. Comment interpréter une telle progression ? Comment accompagner ces jeunes dans leur quête d’eux-mêmes en plein cycle pubertaire ? Dans le même temps, les mouvements féministes s’évertuent sans relâche à mettre en lumière les rapports de pouvoir entre les sexes et tentent de réécrire une Histoire profondément androcentrée. À l’heure où certain.es tirent la sonnette d’alarme et parlent de « contagion sociale » et d’« effet de mode », ce phénomène signerait-il une forme de résistance inconsciente au patriarcat en se réappropriant un corps profondément public et politique ? L’invisibilisation historique des femmes et le forçage à correspondre aux attentes du système hétéro-patriarcal offriraient-ils des pistes pour appréhender cette « augmentation » ? Par l’intermédiaire d’une méthodologie qualitative, nous investiguerons les expériences d’adolescent.es transmaculins autour des catégories émergentes suivantes : l’(im)possibilité d’être femme ; un souhait de s’extraire du carcan normatif ; un effet d’ascension sociale au travers de privilèges ; une santé mentale sans cesse questionnée et des préférences sexuelles mobiles elles aussi.
- transidentités masculines
- adolescence
- dissidence des corps
- désidentification
- extraction du monde binaire
- domination patriarcale
- réinvention de soi