Grossir pour guérir

Comment comprendre chez un sujet la survenue de troubles du poids après un cancer ? Tel est l’objet de cet article. En appui sur le suivi psychothérapique de patientes (atteintes chacune de cancer de forme et pronostic divers), il s’agit de montrer la persistance ou plutôt la rémanence chez elles de l’expérience traumatique qu’ont constitué le cancer et/ou ses traitements à travers une nouvelle expression somatique, ici l’obésité. Celle-ci constitue une modalité (paradoxale) de réinvestissement du corps propre et plus encore de restauration d’une intégrité narcissique attaquée par l’épreuve traumatique de la maladie et/ou des traitements. À cet égard, la prise de poids ou l’obésité constitue une métamorphose de l’être-corps permettant au sujet de s’éprouver de nouveau vivant en son psychosoma.