Un regard décalé

Ouverture
Par Ellen Corin
Français

La question du père est abordée à partir d’un travail de terrain effectué dans une société matrilinéaire en République démocratique du Congo, la société yans. C’est par la voie de rituels que sont indiqués et transmis les repères identificatoires qui définissent le champ symbolique dans lequel la personne doit pouvoir s’inscrire. Ils mettent en scène trois grandes figures : Les oncles maternels, le père et le père du père ou plus généralement les générations alternées. Les rituels considérés sont ceux qui marquent l’entrée dans le monde et ceux qui entourent les funérailles. Ils font ressortir à la fois les positions différentielles de ces trois figures de référence et certaines lignes de conflit. Les systèmes d’interprétation mobilisés en cas de mort ou de maladie suggèrent une « bourse des valeurs imaginaires » qui contraste avec ce qu’indiquent les discours officiels. Deux lignes d’identification ressortent de ces analyses : l’une suit la voie du matrilignage et implique la dimension relationnelle de la personne, culturellement valorisée ; l’autre se déploie en ligne paternelle et ouvre un espace de jeu dans un système normatif relativement contraignant. L’auteur discute de l’intérêt d’un tel détour culturel pour approcher ce qu’il en est de la question du père dans le monde contemporain.

  • figures identificatoires
  • rituels du cycle de vie
  • matrilinéarité
  • inversions symboliques
  • valeurs imaginaires
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