Jorge Luis Borges

Fictions littéraires
L’Autre, Tous, Personne
Par Alejandro Rojas-Urrego
Français

L’image, le réel, la fiction se situent bien au centre de l’œuvre de Jorge Luis Borges. Cela a été souligné à maintes reprises. Il nous a appris, par son écriture, que tout être est le reflet d’un autre, que tout être est le rêve d’un autre.
Le grand écrivain argentin rêve son œuvre, rêve le monde et finit peut-être par se rêver. Lui qui, de l’avis d’un grand psychanalyste, a réussi à inventer le genre de la fausse notice biographique, à rendre poreuses les frontières entre la vie réelle et la vie de fiction, ou à révéler combien certaines limites restent toujours fragiles.
Mais que pourraient bien vouloir dire de tels mots en langue borgésienne : réel, fiction, vrai, faux, veille, rêve ? Est-ce que de telles distinctions sont aussi nettes que nous voudrions nous le dire et le redire ? C’est qui, à la fin, Jorge Luis Borges ?
Dans un de ses écrits, il est question de Dieu et du grand Shakespeare. Parvenir à être tous. A n’être rien. A être une personne. A n’être personne.
Jorge Luis Borges aurait passé son adolescence à Genève, nous a-t-on dit. Nous nous proposons de nous y promener, de revisiter « Les ruines circulaires », « Le miracle secret », « L’autre », « Borges et moi », « Everything and Nothing »…
À la recherche de ce que nous pouvons apprendre sur l’identité, sur l’importance des passages et des frontières souvent mouvantes, sur la valeur précieuse qu’il y a pour nous cliniciens de l’adolescence – et pour nous tous en tant qu’êtres humains –, à ne jamais enfermer, à ne jamais conclure, à ne jamais clore.

Voir l'article sur Cairn.info