La mélancolie à l’épreuve du regard dans le cas d’un traumatisme d’histoire. « J’ai été cachée, deux fois. »

Mémoire et trauma
Par Céline Masson
Français

A partir du récit clinique de Rose, enfant cachée pendant la Shoah, nous tentons de montrer que ce n’est pas tant d’avoir été cachée qui a été traumatique, que d’avoir été placée, « cachée » dira-t-elle, après la guerre par sa mère. Le traumatisme suite aux séparations, au danger de la déportation, fait basculer du côté d’une représentation impossible. Rose n’a pas d’images de temps, pas d’images qui la fassent rêver d’un possible. Une possible vie où elle pourrait re-sentir. Rose a l’impression d’avoir été cachée deux fois. Une fois pour se protéger des nazis et une deuxième fois, afin de permettre à sa mère de se remarier. Elle est cette fois cachée par sa mère qui ne la voit pas. Ces enfants qui ne sont déjà plus des enfants, alertés par le pire, au mieux se réfugiant dans le monde du silence pour se protéger du froid des mots. Ils ont trop vécu et pourtant ils doivent continuer à faire semblant d’être des enfants. Ils sont les enfants cachés. Rose s’est orientée vers la mélancolie, elle fera plusieurs tentatives de suicide. Toutefois, elle a décidé de venir parler dans le cadre d’un centre de psycho-traumatisme duquel centre, je proposerai qu’elle sorte afin de travailler ce qu’il en est de la « victime ».

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