La criminalité clinique. Un passage par Wittgenstein

Ouverture
Par Christian Debuyst
Français

Nous constatons, ayant mené des relations cliniques avec les détenus dans une prison centrale, qu’apparaissent deux jeux de langage celui, d’une part, des détenus et d’autre part celui de ceux qui représentent la justice (juge, etc.). Le terme de « jeu de langage » pour définir ce qu’est le langage entre personnes, a été introduit par Wittgenstein. Qu’a-t-il voulu dire et comment a-t-il répondu aux critiques faites à ce propos par certains linguistes ? C’est le premier paragraphe. Un deuxième aborde la manière dont pour chacun d’entre nous, le jeu de langage traduit un mode de vie, que ce soit de sa vie professionnelle ou des inter-relations qui sont les siennes ; on peut préciser en plus les modifications et les pathologies qui peuvent les affecter. Un troisième paragraphe vise à voir dans quelle mesure une juridiction pénale qui constitue un « système fermé » pour lequel un « acte » est défini comme transgression ou non, construit en réalité la loi d’une manière complexe et impérative Nous suivrons à ce niveau une analyse faite par des pénalistes. Dernier point envisagé et relatif à des comportements « transgressifs » au niveau des personnes : pour certains existe un refus de tuer l’ennemi lorsqu’il est vu dans des situations particulières, ou au contraire, liberté totale pour le faire (les djihadistes), lorsqu’existe, pour des raisons idéologiques, une volonté d’abattre tout homme qui ne fait pas partie du groupe et est considéré comme un ennemi à éliminer. Cette complexité apparaît également au niveau du jeu des instances morales. Quelques remarques à ce propos sur la manière dont ces problèmes sont abordés.

Mots-clés

  • jeu de langage
  • genre de vie
  • jugement pénal
  • sensibilité morale
  • terrorisme
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