Penser le geste suicidaire à l'adolescence et observer l'évolution à moyen-terme du fonctionnement psychique

Dans le champ de la clinique
Par Nathalie de Kernier, Jean Chambry, Patrick Alvin
Français

Résumé

Problème majeur de santé publique, les tentatives de suicide des adolescents appellent une mise en sens. Il nous semble que le geste suicidaire manifeste une voie de décharge pulsionnelle retournée contre soi tout en préservant l’objet et peut être compris comme une défense violente instinctuelle. Le courant sexuel instinctuel pubertaire insuffisamment contenu se voit excessivement infiltré par des motions infantiles parenticides et incestueuses non intégrées, en écho à des motions infanticides assignées aux figures parentales, ce qui est susceptible de brouiller les repères générationnels. Ainsi, le geste suicidaire nous semble signer momentanément un échec d’élaboration du traitement de la perte et du conflit œdipien réactualisé à l’adolescence mais nous semble aussi signer une tentative de redémarrage du processus de subjectivation. Notre propos s’étaye sur des extraits d’entretiens cliniques d’une adolescente de 16 ans, après son passage aux urgences à la suite d’un geste suicidaire par ingestion médicamenteuse et sur une comparaison de deux séquences de réponses au T.A.T., peu après le geste suicidaire et un an plus tard.

Mots-clés

  • geste suicidaire
  • adolescence
  • traumatisme pubertaire
  • identifications
  • étude longitudinale
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