La douleur chronique et la relation médecin-malade

Selon les maladies
Par Dominique Bouckenaere
Français

Résumé

La douleur chronique est le fruit d’une construction qui dépasse largement la seule composante somatique. Elle est simultanément expérience du corps et du psychisme, en lien avec des facteurs socioculturels. Cette complexité impose un changement de paradigme, le passage d’un modèle biomédical linéaire et univoque, vers un modèle biopsychosocial circulaire avec de multiples interactions.
Ce nouveau modèle bouscule les pratiques médicales à différents points de vue. Il faudra renoncer à la logique dichotomique « ou c’est somatique, ou c’est psychologique », au profit d’un modèle interactif complexe, qui englobe les conséquences de la douleur, centrer les objectifs thérapeutiques sur une approche réadaptative et distribuer différemment les rôles entre soignant et soigné, car seul l’abandon de la relation d’autorité médicale ouvre au patient la possibilité de prendre un rôle actif dans la gestion de sa douleur.
Préserver le lien et construire au jour le jour une interaction réciproque, malgré les multiples tensions (malentendus liés aux différences des systèmes de représentations, confrontation du médecin à l’impuissance et à l’incertitude), passe par la reconnaissance sans condition du fait subjectif de la douleur. La relation entre le médecin et le malade, en permettant un rapprochement et un travail commun au sein d’une relation de confiance, est le fil conducteur qui porte les germes d’un décalage possible du modèle biomédical au modèle biopsychosocial.

Mots-clés

  • empathie
  • relation médecin-malade
  • communication
  • approche relationnelle
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