Humaniser les migrants naufragés comme forme de résistance à l’indifférence :échos d’une rencontre avec une activiste

Par Gaia Barbieri, François-David Camps, Muriel Katz
Français

L’indifférence politique et institutionnelle face aux personnes migrantes qui trouvent la mort durant leurs traversées de la Méditerranée prive ces disparus de toute reconnaissance de leur humanité, et plonge leurs proches dans une détresse sans interlocuteur. Ces « migrants-naufragés » disparaissent parfois sans qu’on puisse retrouver leurs corps. Si des dépouilles refont surface, elles sont le plus souvent inhumées anonymement. Face à une telle démission des institutions officielles, des activistes endossent une fonction de répondant qui consiste à mener une résistance discrète mais déterminée. Ils se donnent pour tâche de restaurer la dignité des migrants-naufragés en les honorant par des rites funéraires, par un travail d’identification de leurs dépouilles et un accompagnement de leurs familles. Nous avons rencontré Lebes, impliquée dans ces pratiques, et dont l’engagement relève d’une résistance contre la déshumanisation et l’oubli collectif. Cependant, une telle résistance a un coût psychique très important, en raison du manque d’étayages institutionnels et de la confusion des places qui en découle.

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