La prise en charge des auteurs de violences sexuelles
La prise en charge thérapeutique des auteurs de violences sexuelles dans le cadre de soins contraints exige une adaptation de nos modèles de prise en charge afin de tenir compte de la nature de la demande et des différents intervenants (cf. les travaux de C. Balier et de A. Ciavaldini et leurs concepts de recours à l’acte, d’intercontenance). L’ampleur de l’effraction des actes commis et la désorganisation qu’elle provoque majorent les résistances avec le risque que nous fonctionnions en miroir de ces sujets. Dans cet article, après un repérage des résistances (intra-, inter- et trans-subjectives) et de leurs principales modalités, nous examinerons comment favoriser une circulation symboligène entre les personnes, les équipes et les institutions concernées afin d’atténuer ces résistances. Nous verrons comment ce travail d’élaboration dans un cadre partenarial nous permet de consentir à nous approcher suffisamment de l’effroyable pour entamer un travail de liaison à son égard. Ce consentement a une part individuelle inconsciente mais il existe aussi un consentement social et institutionnel à considérer les personnes auteurs de violences sexuelles comme des citoyens, des êtres humains et pas seulement comme des « monstres ». La mise en avant actuelle de la question de ce consentir pourrait être une invitation à revoir certains aspects de notre organisation sociale et culturelle, tels que le patriarcat, le self-made man ou l’enfant roi.
- auteurs de violences sexuelles
- résistances
- groupalité
- capacité de rêverie
- consentement