La figure du tiers symboligène et ses avatars dans le handicap mental

Variations sur le père
Par Christine Mathonnat
Français

En clinique du handicap mental, là où les apprentissages essentiels en matière d’autonomie sont laborieux voire compromis, le sujet a besoin d’un étayage durable pour prétendre sortir de la dépendance à ses objets. Chez le sujet dit « déficitaire », le risque de l’incestuel existe, qui naît de son entière soumission au Nebenmensch, lors de soins de nursing prolongés. Dans ces lieux de confusion désidentifiante, la dyade mère-infans contrarie l’expérience intersubjective lorsqu’elle expulse la figure d’un tiers symboligène, garante du processus de désaliénation d’un sujet-infans impuissant à conquérir seul un lieu de subjectivité. Si l’institution d’accueil n’y prend garde, le même phénomène se réplique dans l’accompagnement au quotidien du sujet. En articulation à la « fonction mère », nous proposons une réflexion sur la fonction psychique du tiers, « fonction père », sous ses divers aspects, condition sine qua non pour permettre au sujet déficient mental un accès à l’appropriation subjective. Quelques courtes vignettes cliniques de sujets adultes « institutionnalisés » avec traits psychotiques, confrontés au déficit d’un principe régulateur – institutionnel et/ou intra-familial – qui a vocation à barrer la jouissance incestueuse et meurtrière, étaieront notre propos.

  • incestuel
  • handicap mental
  • fonction paternelle
  • tiers
  • origine
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