La stérilisation volontaire à visée contraceptive comme facteur de transformation positive chez des femmes sans enfant

Thérapeutes à l’épreuve du genre
Par Nora Ninane, Cindy Mottrie, Sarah Colman, Isabelle Duret
Français

En 2018, le Service de Gynécologie du CHU Saint-Pierre de Bruxelles a décidé d’ouvrir une consultation pour les femmes, sans enfant, en demande de stérilisation à visée contraceptive. Le nombre de ces demandes est en augmentation. Au moyen d’un canevas de questions semi-directives et des cartes Dixit comme « objet flottant », nous sommes allées à la rencontre de trois femmes sans enfant et stérilisées depuis six mois à un an et demi afin d’explorer les motivations et vécus à l’origine de leur choix.
Les résultats mettent en évidence le poids d’événements historiques singuliers dans la décision d’inscrire corporellement leur non-maternité. Il semble que ces trois femmes se soient dirigées vers la stérilisation à un moment où elles ont eu besoin d’agir pour se réapproprier leur corps et leur vie, et de rétablir un vécu de sécurité suite à différents événements douloureux voire traumatiques.
L’exploration de leurs parcours révèle que la stérilisation est l’aboutissement d’un cheminement mais aussi un processus de transformation d’une souffrance. Une fois stérilisées, elles rapportent ressentir un apaisement et un bien-être à la fois physique et psychologique, et évoquent l’émergence d’une vie différente et d’une identité plus alignée. Dans leurs histoires singulières, la stérilisation apparaît comme ayant eu un effet thérapeutique et libérateur.

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