La formation à l’épreuve de la psychanalyse

Ouverture
Généalogie de la bildung analytique
Par Paul-Laurent Assoun
Français

Le terme de formation semble lié à un discours technique et pédagogique, et c’est cela que la psychanalyse met radicalement à l’épreuve. Aussi est-il essentiel de reconsidérer, comme à neuf, à quoi l’on forme quand on « forme » un psychanalyste. Il est essentiel de redécouvrir à cette fin le concept de Bildung, en sa connotation éminemment culturelle. Freud invente l’analyste, en son originalité absolue, par son slogan Psycha. Fara da se, en sorte qu’elle ne craint rien de l’Université et y a sa place légitime… d’autant plus qu’elle pourrait s’en passer. En sorte qu’il n’hérite de la psychothérapie qu’en la dé- formant suffisamment pour y affronter le réel inconscient. Il faut alors, pour penser l’Ausbildung, c’est-à-dire la formation au sens « professionnel », démarquer la question du savoir de celle de l’acquisition des connaissances – problème auquel s’est confronté l’Institut psychanalytique de Berlin il y a juste un siècle. Lacan, dont on sait les démêlés institutionnels sur la question de la formation, enfonce le clou freudien en faisant de l’analyste même un symptôme, une formation inconsciente. Il y aurait alors à redécouvrir l’idée de « mouvement psychanalytique » comme acte culturel autant que clinique. Ledit analyste étant le mieux placé pour adresser à la Kultur le réel de son malaise, attesté par le symptôme. Métier de l’impossible, selon l’expression freudienne, à ce titre irremplaçable.

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