Nier la souffrance au travail, naturaliser la violence sociale : un écueil psycho-thérapeutique centenaire

Les logiques du travail
Par Christophe Demaegdt
Français

Cet article aborde certaines difficultés conceptuelles auxquelles les cliniciens qui font face à la souffrance au travail de leurs patients peuvent se confronter, dès lors qu’ils se réfèrent à la théorie psychanalytique. En partant de l’analyse des textes relatifs à l’entité fondatrice de la psychopathologie psychanalytique du travail, à savoir les névroses de guerre, l’article montre que la conceptualisation freudienne passée à la postérité, et considérée aujourd’hui comme classique, procède d’un déni de la souffrance et travail, assortit d’une naturalisation de la violence sociale. Force est alors de constater que cette psychanalyse ne dispose pas des outils conceptuels qui permettent de se référer au travail, de l’écouter, de le comprendre, et de l’interpréter. L’auteur propose de reprendre certaines propositions conceptuelles de Freud, originales mais restées sans suite, et de les réexaminer à partir de la référence à la clinique du travail contemporaine. En conclusion, il s’agira d’envisager une théorie sociale psychanalytique alternative au modèle canonique, qui accorderait une place centrale à la référence au travail.

Mots-clés

  • traumatisme
  • névrose de guerre
  • travail
  • pulsion de mort
  • souffrance éthique
  • centralité du travail
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