L’ennui comme figure actuelle de l’engoncement névrotique

Corps et addictions
Par Valérie Boucherat-Hue
Français

En-deçà des représentations et des affects, l’ennui convoque la relation perceptivo-sensorielle à l’environnement pour lier des angoisses de perdre de vue l’objet. Cette endurance primaire est une résistance tonico-émotionnelle face aux traumas psychiques qui existe aussi dans la névrose.
De courtes vignettes cliniques issues de la pratique des psychothérapies psychanalytiques montreront la place de l’ennui dans les névroses actuelles et les névroses de caractère.
L’ennui peut mettre à mal la plasticité, et parfois l’unité, du sujet, y compris dans les contextes névrotiques fragiles dans lesquels la problématique identificatoire reste toutefois centrale en dépit de ses résonnances narcissiques-identitaires.
Dans cette perspective, je soutiendrai que, le vide n’étant pas l’ennui, l’ennui n’est pas tant l’affect narcissique des angoisses de vidange qui envahissent les états-limites, mais qu’il est plutôt la figure centrale des organisations névrotiques actuelles.
J’appellerai périnévrotiques ces problématiques d’engoncement somatopsychique compte tenu de leurs flottements structurels d’ordre narcissique-identificatoire.

Mots-clés

  • ennui
  • névrose actuelle
  • névrose de caractère
  • narcissisme identificatoire
  • états-limites
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