Une conversion au djihadisme... comme tentative de solution à une impasse subjective

Cliniques du fanatisme
Par Eric Fraiture
Français

Nous étudions ici les paroles d’un jeune homme incarcéré, accusé de participation à une organisation terroriste (djihadiste). Nous abordons ce discours en lui posant, entre autres, les questions suivantes : A quelle forme de subjectivité avons-nous ici affaire ? Quel rapport la subjectivité établit-elle avec une idéologie anonyme – religieuse, politique, militaire ? Ce discours haineux étonne le clinicien par son effacement apparent de toute subjectivité. Néanmoins apparaissent à l’analyse : des traces de séduction effractante ; de dépression précoce ; d’angoisse d’éclatement, de pénétration et de perte de substance ; une pathologie du surmoi ; une défense de type paranoïde. A première vue, l’idéologie semblerait ici ouvrir la rivalité imaginaire déchaînée à une dimension tierce et symbolisante, et ainsi parer à certaines difficultés subjectives. En réalité, la solution idéologique djihadiste échoue dans ce cas, car sur bien des points elle demeure un décalque voire un intensificateur des impasses subjectives dégagées.

Mots-clés

  • radicalisme
  • djihadisme
  • subjectivité
  • religion
  • tiers
  • surmoi
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