L’adolescence face à la propagande visuelle 2.0 de Daesh

Figures du fanatisme
Par Angélique Gozlan
Français

Le recrutement djihadiste utilise massivement les réseaux sociaux, espaces fortement fréquentés par les adolescents. Ceux-ci sont alors plus à même de visualiser des vidéos de propagande de Daesh, du fait de la viralité du réseau.
Cet article se propose d’analyser la propagande de Daesh afin d’y trouver des éléments de compréhension à la radicalisation des adolescents.
La méthode s’appuie sur l’analyse filmique des vidéos de Daesh, et notamment sur l’exemple des productions du recruteur français Omar Omsen. L’analyse développée repose sur la métapsychologie psychanalytique, à la rencontre du matériel clinique obtenu.
Un quart des embrigadés sont des adolescents et la majorité des européens embrigadés pointent l’importance des réseaux sociaux dans leur recrutement. Les vidéos de propagande reprennent l’ensemble des codes utilisés et connus par les adolescents et se font écho à la quête adolescente. L’afflux d’images et la facilité d’accès à celles-ci favorisent l’auto-embrigadement, amplifié par la viralité des réseaux, par l’importance des phénomènes groupaux en ligne, et par l’altérité virale.
Les messages transmis par cette propagande en images, et les médias utilisés pour la diffuser, entrent en résonance avec certains processus adolescents, tels que la lutte contre la perte de la toute-puissance infantile, la quête identitaire, la nécessité d’une reconnaissance des pairs, d’une inscription dans le lien social, et la recherche d’un idéal.
Ces éléments d’analyse sont essentiels pour penser la prévention à la radicalisation, et ce par l’éducation aux images dès l’accès de l’enfant aux divers médias.

Mots-clés

  • adolescence
  • propagande
  • radicalisation
  • Daesh
  • réseaux sociaux
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