À propos du sadisme et de la logique de la barbarie à l’humiliation

Figures du fanatisme
Par Ariane Bazan
Français

L’immaturité et de l’état de dépendance du petit d’homme à sa naissance lui confèrent son statut prêt de l’objet dans les soins, impliquant de façon irréductible une part d’humiliation. Les actes sadiques sont un traitement de cette humiliation en permettant de récupérer subjectivement ce que l’on a d’abord subi. De ce fait, la potentialité sadique est constitutive de la condition humaine. La scène barbare peut donner des indices de forme et d’intensité quant à l’humiliation à laquelle elle donnerait le contrepoids : il s’agirait de l’exclusion du pacte social, c’est-à-dire, de la communauté dont les liens fraternels se tissent du pacte d’amour. Cette barbarie se définit alors par la destruction de la scène où se joue cette humiliation, la scène de la civilisation, en attaquant ses tabous fondateurs : la prohibition du meurtre et du cannibalisme et l’interdit de l’inceste.
Ces hypothèses sont discutées en mettant à l’épreuve trois types de matériaux : (1) l’expérience de soumission à l’autorité de Milgram, (2) les recherches de Trevarthen sur la relation mère-enfant, (3) le mythe de Médée d’Euripide.
Une logique permet de saisir ce à quoi la barbarie répond, même si ce à quoi l’humiliation mène n’est jamais déterminé.

Mots-clés

  • sadisme
  • barbarie
  • humiliation
  • civilisation
  • Médée
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