Identifications aliénantes et radicalisme religieux

Figures du fanatisme
Par Denis Hirsch
Français

L’auteur traite des mécanismes intra-psychiques et inter-psychiques qui aliènent le moi inconscient dans le phénomène du terrorisme radical religieux. S’y intriquent nécessairement la psychologie individuelle et la psychologie collective, comme dans tous processus meurtriers à caractère totalitaire.
Trois niveaux complémentaires d’aliénation et de « prise en otage » du moi inconscient sont repérés :

  1. Une régression du moi aliéné vers un moi-idéal vampirisé par une idole religieuse
  2. Une identification mélancolique au père déchu et un surmoi cruel « terroriste » qui mène à « l’attentat suicide »
  3. Une communauté de déni et de clivage qui scelle le pacte meurtrier et rend compte de la contagion de la radicalisation auprès des adolescents et jeunes adultes.
Prenant en compte les modalités de défenses drastiques des adolescents en errance identitaire, l’auteur ouvre ensuite un débat sur l’origine fondamentale de toute violence terroriste radicale. Elle se situerait au carrefour entre une tentative désespérée de vérifier la survie de l’objet à la destructivité extrême et l’expression d’un masochisme de mort désintriqué.
Le terrorisme intégriste religieux serait dès lors une figure contemporaine de la pulsion de mort.
Le terrorisme religieux identitaire est aussi sous-tendu par les formes d’aliénation subjective et de malaise dans la culture contemporaine occidentale. Ce phénomène à haute contagiosité nous interroge sur la possible mélancolisation de nos sociétés hyper-moderne et néo-libérales.

Mots-clés

  • terrorisme religieux
  • adolescence
  • identifications aliénantes
  • idéologie
  • moi-idéal
  • surmoi mélancolique
  • communauté de déni
  • survie de l’objet
  • destructivité
  • masochisme de mort
  • malaise dans la civilisation
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