La réflexion proposée se centre sur la teneur psychique du conte qui permet de le différencier d’un autre récit et de s’interroger sur la substance interne qui l’anime et lui confère l’authenticité d’une parole symboliquement pleine. Le conte, récit virtuel exigerait la voix d’un conteur pour le faire vivre et le faire advenir en tant que parole porteuse de sens capable d’exister en dehors même de la subjectivité qui l’incarne.
À travers les différentes constantes et fonctions du conte, liées à des forces affectives, au plaisir et à la magie, il s’agit de montrer que le conte permet le déploiement de contenus psychiques à portée symbolique par la mise en scène de personnages imaginaires dans des espaces-temps insaisissables. Tel le rêve, jeu de langage, le conte offre un mode résolutoire des conflits internes, répond à son rôle psychique premier d’apprivoisement des terreurs archaïques, ouvre à un processus de maturation et constitue ainsi une médiation culturelle privilégiée pour des sujets autistes, psychotiques et à pathologie limite dans une tentative de restaurer une vie fantasmatique et imaginaire défaillante et d’ouvrir à la symbolisation.