La preuve par la fiction

Ouverture
Par Jacques Nassif
Français

Résumé

À partir du moment où le cogito informatique met à portée de quiconque le déchiffrement de la “signatura rerum”, la seule objection qui peut encore être faite à la confusion généralisée entre le réel et le virtuel est celle d’une fiction qui fait sortir le sujet de l’énonciation collective du mythe ou de l’énoncé sans énonciation d’un fantasme, pour le contraindre à mettre en jeu une croyance le soustrayant à l’indubitable du savoir universel.
La fiction à laquelle cet écrit prête une voix, dans un essai de “psychanalyse impliquée”, est celle du reality show qu’invente avant la lettre Marivaux, dans « La Dispute », pour trancher la question de “l’inconstance et l’infidélité en amour”, s’il faut l’attribuer à un sexe plutôt qu’à l’autre.
Et sa démonstration ne fait que rappeler à quel point la personne, surtout si elle est logée à l’enseigne du féminin, objet souverain du désir, en tant que commun aux deux sexes, est tributaire de l’image spéculaire, fondatrice de la personnalité, mais génératrice de toutes les illusions.
Réinscrire ce désir dans le temps, pour que sa constance devienne une fidélité doit donc faire l’objet d’une décision qui permette de distinguer entre les liens du sang qui sont en vigueur dans l’amour, toujours enté sur – et hanté par – la famille, et les liens de l’affinité, qui attrape le désir pour mieux le flouer à travers les suppléments du portrait et du miroir, ces artefacts que la civilisation technologique répand aujourd’hui à l’infini.

Mots-clés

  • preuve par la fiction
  • psychanalyse impliquée
  • différence des sexes
  • inconstance et infidélité en amour
  • Marivaux
Voir l'article sur Cairn.info