L’adolescence, passage obligé, est une étape de la vie qui n’est pas toujours facile à vivre. Elle nécessite certains réaménagements et remaniements psychiques, identitaires et sexuels, confrontant l’adolescent à de nouvelles réalités. Une telle transition, un tel exil, peut rendre l’adolescent d’autant plus vulnérable lorsque son environnement ne lui offre pas de cadre contenant, soutenant. Dans cette étude, nous nous concentrerons sur des Palestiniens qui ont vécu une adolescence brutale au cœur des atrocités de la guerre et qui ont enduré l’exil dans des camps de réfugiés en Jordanie. Nous nous sommes principalement intéressés aux mécanismes de survie développés dans un tel contexte chaotique, notamment la loyauté et l’espoir du retour. Par cela, nous entendons la loyauté éternelle à la cause palestinienne et l’espoir fervent qu’un jour ils retourneront dans leur pays. Cette loyauté forge des liens d’appartenance tellement forts au sein de la communauté palestinienne que, parfois, peu d’espace subsiste pour vivre l’autonomisation et ses enjeux propres à la période adolescentaire.