L’auteur propose une réflexion sur la question de l’impossible séparation et de l’éclosion de la psychose comme l’une de ses conséquences psychopathologiques. En écho, la honte comme forme d’expression narcissique viendrait se loger dans l’entre-deux. Mais la honte n’est pas seulement une problématique singulière, elle se manifesterait aussi comme « urgence éthique ». Des références freudiennes donneront d’une part des éléments pour penser la métapsychologie de la honte, ses origines pulsionnelles et ses liens avec la destructivité et la pulsion de mort. D’autre part, l’expression de la honte comme épreuve ontologique au regard de l’Autre dans sa version lacanienne, étayera l’hypothèse de la honte comme tentative de s’éprouver sujet face à la décompensation psychotique et à ses effets tant de désubjectivation que de déshumanisation. Cette réflexion insiste, à travers une évocation clinique, sur cette co-occurrence entre psychose, séparation, honte et lien social.