Séparation parentale, recomposition familiale : répercussions dans la clinique de l'enfant

Séparations de la vie : les penser, les vivre
Par Sofia Chraibi, J. Barrère, R. Lasmolles, Christophe Perrot
Français

Résumé

Les auteurs, psychologues cliniciens et pédo-psychiatre dans une Consultation Médico-Psychologique pour enfants et adolescents, sont confrontés depuis plusieurs années à des demandes de consultation liées à la question de la séparation du couple parental et aux éventuelles répercussions que cela entraîne dans la clinique de l’enfant : existe-t-il une clinique spécifique des troubles consécutifs à la séparation des parents ?
A travers quelques chiffres, les auteurs mettent au jour qu’un enfant sur deux qui consulte a vécu la séparation du couple de ses parents. Parmi eux, 80 % l’ont connu avant l’entrée au CP, ce qui ne sera pas sans répercussion sur la vie psychique de l’enfant et le rapport aux apprentissages. Puis à travers l’élaboration clinique des contenus de leurs consultations, ils font l’hypothèse que la séparation du couple parental met l’enfant face à la question de la sexualité de ses parents, question qui, chez l’enfant jeune, peut faire effet de traumatisme. La représentation de ses origines vacille, à savoir celle de l’union de ses père et mère. Il peut arriver à la mère d’établir alors avec son enfant une relation de grande proximité à caractère incestuel, et au père une relation de substitut maternant. L’enfant ne baigne plus désormais que dans du « maternel », qu’il soit avec sa mère ou son père, la fonction tierce disparaît. Une nouvelle clinique apparaît chez l’enfant, clinique de l’instable et de l’agir, clinique de « l’inattention », clinique des troubles cognitifs, clinique de l’insécurité, clinique de l’éphémère.

Mots-clés

  • séparation du couple parental
  • sexualité des parents
  • pathologie du lien
  • relation incestuelle
  • recomposition familiale
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